Zineb Sedira

née en 1963 à Paris, France
vit et travaille entre Londres, Royaume-Uni et Paris, France


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Zineb Sedira, Untitled, vue de l’exposition Ouvertures algériennes, créations vivantes, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2003

Zineb Sedira © Adagp, Paris 2018

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

photo : Benoit Mauras

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Zineb Sedira, Untitled, vue de l’exposition Ouvertures algériennes, créations vivantes, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2003

Zineb Sedira © Adagp, Paris 2018

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

photo : Benoit Mauras

Untitled, 2003

série photographique contrecollée sur aluminium, 3 paires d’éléments : corps + visages, 170 x 40 cm chaque paire réunie

Untitled est un ensemble photographique de quatre portraits de femmes algériennes à l’échelle un. La violence du travail résulte dans le fait que chaque tête a été séparée de son corps. L’appréhension du sujet et son identification s’en trouve d’autant plus perturbées que ces fragments sont exposés en vis-à-vis.

« Incapable de retourner en Algérie durant les douze années de « guerre civile », j’ai réalisé un travail photographique qui faisait directement référence à ma frustration devant la situation politique, ainsi qu’à l’invisibilité de cette guerre dans les médias britanniques. Ma motivation pour créer cette œuvre ne peut qu’être décrite comme une traduction littérale de mes sentiments et comme une réaction à la couverture de la guerre en Angleterre qui s’intéressait principalement aux décapitations. L’œuvre est aussi une référence ironique à la guillotine française durant la colonisation et bien sûr à l’histoire de la Révolution Française. L’idée de perdre, de détacher une tête, ou de dévisager un corps, est puissamment liée à la question de l’anonymat et de la censure – un acte iconoclaste. Sans une tête, il est difficile d’identifier le corps qui s’y rattache ! En invoquant le personnel et le politique, l’historique et le contemporain, Untitled, comme beaucoup de mes œuvres, questionne et repense les icônes et les « rituels ». C’est aussi un jeu continu entre la visibilité et l’invisibilité, la disparition et l’émergence, la reconnaissance et les incompréhensions dans les processus d’identification. Le portrait photographique conventionnel réalisé en atelier a longtemps été utilisé pour « capturer » la mémoire et pour « fixer » les portraits dans des représentations attrayantes du modèle. Dans mon travail, j’ai transcrit cette expérience en effaçant ou en brouillant les données du portrait, et donc en niant ou en réduisant la représentation « attrayante » du sujet photographié. »

Zineb Sedira, entretien avec Larys Frogier, Ouvertures algériennes, créations vivantes, Editions La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2003


Catalogue

Ouvertures Algériennes, Créations Vivantes

Kader Attia, Khaled Belaïd, Farid Redouani, Samira Sahnoun, Zineb Sedira

2003

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Exposition

Ouvertures algériennes, créations vivantes

Kader Attia, Khaled Belaïd, Farid Redouani, Samira Sahnoun et Zineb Sedira

du 12 juin au 14 août 2003